TARTUFFE

Orgon a recueilli chez lui Tartuffe, un « gueux » faisant profession d’une austère piété. La famille d’Orgon se divise au sujet de cet hôte encombrant. Orgon prétend pourtant lui donner sa fille en mariage. Elmire – la femme d’Orgon – fait tout pour empêcher cette union, mais c’est à elle que Tartuffe se met à faire la cour. Par une ruse, elle démontre à son mari l’hypocrisie de Tartuffe, qu’Orgon finit par chasser de chez lui.

Pari audacieux, pour la Compagnie Astrov, que de reprendre l’un des plus grands chefs-d’œuvre de Molière. Tartuffe est une affaire de cadre et de hors cadre. On s’y épie. On s’y cache. On s’y retire. On y complote. Dans le Tartuffe de Jean de Pange, spectateurs et acteurs sont ensemble les complices de l’invraisemblable aveuglement d’Orgon. On plonge sans retenue, guidé par le plaisir du jeu des excellents comédiens. On trépigne encore en (re)découvrant les viles manœuvres de cet intriguant Tartuffe. La partition est jouée avec brio, liberté, iconoclasme… et guitares (!)… tout en restant d’une fidélité absolue au texte original. Le génie de Molière réside dans sa faculté à transformer les spectateurs à la fois en témoins discrets, mais aussi en acteurs de l’indicible et persistant mensonge. Jean de Pange et la Compagnie Astrov s’approprient avec maestria cette œuvre de légende. Du grand théâtre.